La Russie retire ses forces de ses postes dans les montagnes alaouites ainsi que des lignes de front dans le nord de la Syrie mais elle ne quitte pas ses deux principales bases sur le littoral méditerranéen, ont déclaré quatre responsables syriens à Reuters.
Bachar el-Assad, à l’instar de son père Hafez el-Assad, avait forgé une alliance étroite avec Moscou qui lui a permis de se maintenir au pouvoir pendant la guerre civile. Mais depuis sa chute brutale, l’avenir des deux principales bases militaires russes – la base aérienne de Hmeimim à Lattaquié et la base navale de Tartous – est plus que jamais compromis.
Des images satellites ont montré vendredi au moins deux Antonov An-124, parmi les plus gros avions-cargos du monde, à la base de Hmeimim, avec leur nez ouvert, apparemment prêts à charger. Samedi, au moins un avion a décollé pour la Libye, a déclaré un responsable de la sécurité syrienne en poste à l’extérieur de la base. Des sources militaires et de sécurité syriennes ont indiqué que Moscou retirait une partie de son équipement lourd mais aussi des officiers supérieurs syriens.
Les mêmes sources ont rapporté que la Russie ne se retirait en revanche pas de ses deux principales bases et n’avait pour le moment aucune intention de le faire.
Pourparlers entre Moscou et Damas
La présence militaire russe en Syrie «est une question qui fera l’objet de discussions futures et le peuple syrien aura le dernier mot», a déclaré un haut responsable rebelle proche de la nouvelle administration intérimaire indiquant que la Russie avait mis en place des canaux de communication avec les forces rebelles qui sont «à proximité immédiate» des bases russes. Le Kremlin a déclaré que la Russie était en pourparlers avec les nouveaux dirigeants de la Syrie au sujet de ses bases.
La Russie est alliée traditionnellement à la Syrie depuis qu’elle a soutenu son indépendance en 1944. Les Occidentaux ont ensuite considéré le pays, pendant la guerre froide, comme un satellite de l’Union soviétique. La base navale russe de Tartous est le seul centre de réparation et de ravitaillement en Méditerranée de la marine russe. Avec Hmeimim, elle est notamment un important point de départ pour les activités militaires et mercenaires en Afrique. À Tartous, Moscou s’était vu accorder en 2017 un bail gratuit de 49 ans.
À Hmeimim, Reuters a vu des soldats russes se promener normalement dans la base et des avions dans les hangars. Des images satellites prises le 9 décembre par Planet Labs ont montré au moins trois navires de la flotte méditerranéenne de la Russie – deux frégates lance-missiles et un pétrolier – amarrés à environ 13 km au nord-ouest de Tartous.
