Torture : observations accablantes du Comité des Nations Unies

Le Comité souligne l’existence d’allégations sérieuses d’ingérence de la police dans les enquêtes visant ses propres agents

Entre des mesures jugées insuffisantes pour garantir le respect des droits humains par la police, les experts des Nations Unies pointent également du doigt le fonctionnement de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Le Comité souligne l’existence d’allégations sérieuses d’ingérence de la police dans les enquêtes visant ses propres agents, ainsi que la peur de représailles ressentie par les victimes. Il dénonce aussi l’inefficacité des mécanismes de protection actuels.

L’ONU exhorte Maurice à garantir l’indépendance et l’efficacité de l’IPCC, en s’assurant qu’elle dispose des ressources nécessaires pour mener des enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur tous les cas de torture ou de mauvais traitements, et que les auteurs soient poursuivis.

Le Comité insiste également sur les décès en détention, notant avec inquiétude que très peu d’entre eux ont donné lieu à des enquêtes ou à des poursuites. Il demande que tous ces décès fassent l’objet d’investigations indépendantes, avec des examens médico-légaux conformes au Protocole du Minnesota, un protocole international garantissant la transparence en cas de mort suspecte.

Enfin, le Comité demande au gouvernement mauricien de fournir des données détaillées sur l’ensemble des décès en détention, leurs causes, ainsi que les résultats des enquêtes y afférentes. Il appelle également à renforcer les mesures de protection afin d’éviter toute forme de représailles contre les victimes, leurs proches ou leurs avocats.

Ce rapport ajoute une pression supplémentaire sur les autorités mauriciennes, déjà critiquées par plusieurs ONG pour l’impunité dont jouiraient certains membres des forces de l’ordre

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