
Un ancien officier des forces spéciales américaines a créé la surprise à Washington en interrompant une audition de la commission des affaires étrangères du Sénat pour accuser les élus de « complicité de génocide » à Gaza.
Le lieutenant-colonel Anthony Aguilar, ancien Green Beret décoré et blessé au combat, est aujourd’hui connu comme lanceur d’alerte sur la gestion de l’aide humanitaire américaine dans l’enclave palestinienne. Mardi, il s’est levé en pleine séance, accompagné de l’ex-capitaine de renseignement Josephine Guilbeau, affirmant qu’il était de son « devoir constitutionnel » de dénoncer les crimes commis. Tous deux ont été rapidement escortés hors de la salle par la police du Capitole.
Anthony Aguilar accuse une organisation soutenue par Washington, la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), d’avoir collaboré étroitement avec l’armée israélienne pour gérer les distributions d’aide. Selon lui, ces sites étaient de véritables « pièges mortels », où des foules affamées étaient attirées par de la nourriture avant d’être la cible de tirs, de gaz lacrymogènes et de mortiers.
Le vétéran affirme avoir été témoin direct du meurtre de civils, dont celui d’un jeune garçon, Amir, abattu alors qu’il rentrait vers sa famille après avoir reçu un petit sac de vivres. « Ce n’était pas un combattant. Il était pieds nus et affamé. Et il a été tué », a-t-il raconté avec émotion.
Ses révélations, déjà diffusées dans plusieurs médias et podcasts, décrivent un système « à la Hunger Games », où des Palestiniens devaient parcourir jusqu’à 12 kilomètres pour atteindre un point de distribution, souvent sous le feu de snipers. Anthony Aguilar affirme que les ordres venaient directement de l’armée israélienne : « On m’a dit très clairement : notre client, c’est l’armée israélienne. »
Son intervention au Sénat a immédiatement trouvé un écho auprès de certains élus progressistes. Le sénateur Bernie Sanders a salué « un vétéran décoré qui révèle des atrocités commises avec l’argent du contribuable américain », qualifiant ces témoignages de « preuves de crimes de guerre ».
Anthony Aguilar assure qu’il n’a aucune ambition politique ni commerciale : « Je ne vends pas de livres, je n’ai pas de réseaux sociaux. Je suis un soldat américain qui a saigné pour ce pays. J’étais là. J’ai vu Amir. Je l’ai tenu dans mes bras. »