
Avec la dissolution des conseils municipaux annoncée par la présidence, la machine électorale est officiellement enclenchée pour les municipales du 4 mai.
Après plusieurs années de reports successifs, ces élections marquent un tournant décisif pour les cinq grandes villes du pays, confrontées à une gestion en demi-teinte et à de nombreux défis financiers et structurels.
Les habitants de Port-Louis, Beau-Bassin/Rose-Hill, Curepipe, Quatre-Bornes et Vacoas-Phoenix attendent depuis près de dix ans pour renouveler leurs conseils municipaux. Les dernières élections remontent à 2015, et depuis, les mandats des conseillers ont été prolongés à plusieurs reprises.
Officiellement, ces prolongations étaient justifiées par la pandémie de Covid-19 et des réformes administratives en cours. Aujourd’hui, les municipalités sont dans une situation critique. Entre dépenses croissantes, manque de ressources et gestion déficitaire, les caisses municipales sont à sec. De nombreux projets d’infrastructures, censés moderniser les villes et améliorer la qualité de vie des citoyens, sont toujours en suspens.
Parmi les chantiers inachevés, celui du Forum de Curepipe est l’un des plus emblématiques. Ce projet, qui devait redynamiser le centre-ville, reste un vaste terrain en friche, symbole de la lenteur administrative et des blocages financiers.
Les Urban Terminals, infrastructures destinées à accompagner le développement du métro express, ne sont toujours pas pleinement opérationnels. Que ce soit à Quatre-Bornes, Rose-Hill ou La Vigie, ces pôles multimodaux censés fluidifier la circulation et moderniser les espaces urbains peinent à voir le jour.
L’enjeu de ces municipales ne se limite pas à la gestion des villes. Ce scrutin est aussi un test grandeur nature après les élections générales.
Chaque parti politique voudra marquer des points et montrer sa capacité à gouverner localement.