L’ex-président américain Donald Trump, blessé à l’oreille, a échappé samedi à une tentative d’assassinat lors d’un meeting électoral en vue de l’élection de novembre. Il s’agit d’une première depuis celle ayant visé Ronald Reagan, en 1981, mais les tentatives et les assassinats de présidents n’ont cessé d’émailler l’histoire politique des États-Unis. Retour en images sur ces événements tragiques.
Alors qu’il prenait la parole lors d’un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie, l’ex président américain Donald Trump, a été blessé à l’oreille, samedi 13 juillet, par des tirs.
Ces images ont ravivé de terribles souvenirs dont l’emblématique assassinat de John Fitzgerald Kennedy à Dallas en 1963. L’histoire des États-Unis est en effet empreinte d’une extrême violence.
Depuis le 19e siècle, quatre présidents américains ont été assassinés durant leur mandat, tandis qu’un tiers d’entre eux ont été visés par des tentatives. Même si cela fait 43 ans qu’un président ou ex-président n’avait pas été blessé, ces faits ont été très nombreux par le passé. Voici un historique de ces événements qui ont marqué la vie politique américaine.
Une première tentative d’assassinat contre Andrew Jackson par un déséquilibré
Septième président des États-Unis, Andrew Jackson est le premier a être victime d’une tentative d’assassinat. Alors qu’il quitte les funérailles du représentant Davis au Capitole à Washington, le 30 janvier 1835, il est pris pour cible par Richard Lawrence, un peintre en bâtiment au chômage originaire d’Angleterre.
Ce dernier braque son pistolet sur le président, mais le coup de feu ne part pas. Il dégaine alors un second pistolet, mais qui s’enraye également. Furieux, Andrew Jackson l’attaque avec sa canne, tandis que les témoins présents le désarment. Souffrant d’une psychose, Richard Lawrence était convaincu d’être le roi Richard III d’Angleterre, mort quatre siècles auparavant, et que le président américain était son serviteur. Reconnu non coupable pour irresponsabilité mentale, il est enfermé pour le restant de ses jours dans un établissement psychiatrique.
Le premier assassinat : la mort emblématique d’Abraham Lincoln
Trente ans après cette première tentative, Abraham Lincoln est le premier président américain à mourir assassiné. Alors que la guerre de Sécession vient de s’achever quelques jours auparavant, le 16e président des États-Unis est tué par John Wilkes Booth, un acteur assez connu qui s’oppose violemment à sa politique et à l’abolition de l’esclavage.
Le soir du 14 avril 1865, alors que le président assiste à la représentation de la pièce Our American Cousin, il l’abat d’un coup de pistolet à la tête dans sa loge du théâtre Ford à Washington. Abraham Lincoln meurt des suites de sa blessure dès les premières heures du lendemain.
Le deuxième assassinat : James A. Garfield, tué par un avocat mécontent
L’assassinat de James A. Garfield, 20e président des États-Unis, se déroule le 2 juillet 1881 dans une gare de Washington. Alors qu’il doit se rendre dans une université pour y faire un discours et moins de quatre mois après le début de son mandat, il est visé par Charles J. Guiteau, un avocat qui est convaincu de mériter un poste d’ambassadeur.
Après avoir rencontré le secrétaire d’État à la Maison Blanche qui lui a offert une fin de non recevoir il décide d’abattre l’ingrat président. Il lui tire dessus dans le dos à bout portant. Le président meurt onze semaines plus tard, des suites de ses blessures et de soins médicaux inadaptés, le 19 septembre 1881. Même si son irresponsabilité pour cause de folie est examinée, son assassin est reconnu coupable de meurtre en janvier 1882 et est pendu en juin de la même année.
Le troisième assassinat : William McKinley, tué par un anarchiste
Alors qu’il visite l’exposition panaméricaine de Buffalo, le 6 septembre 1901, William McKinley, 25ème président des États-Unis, est touché à deux reprises par un anarchiste Leon Czolgosz, fils d’émigrants polonais. Dans un premier temps, le président se remet de ses blessures, avant que son état ne se détériore rapidement et qu’il ne meurt le 14 septembre.
Leon Czolgosz a expliqué l’avoir tué “par devoir”. Il a été exécuté en octobre 1901 sur la chaise électrique. Après l’assassinat, Theodore Roosevelt prit la succession et fit voter une loi interdisant l’entrée du territoire aux anarchistes. Le Congrès chargea officiellement le Secret Service de la protection rapprochée des présidents.
Une tentative ratée contre Theodore Roosevelt qui garda la balle en lui toute sa vie
Alors en pleine campagne pour la présidence, Theodore Roosevelt est lui-même victime d’une tentative d’assassinat, le 14 octobre 1912. Il est atteint par une balle de revolver tirée à bout portant par un gérant de saloon atteint de démence. Son agresseur, John Flammang Schrank pensait que le fantôme du président McKinley lui avait intimé l’ordre de tuer Roosevelt.
Ce dernier a conclu que puisqu’il ne toussait pas de sang, la balle n’avait pas atteint son poumon, et il déclina toute suggestion de se rendre immédiatement à l’hôpital. Des examens ont montré par la suite que la balle s’était logée dans le muscle thoracique de Roosevelt, mais n’avait pas pénétré dans la plèvre. Comme les médecins ont conclu qu’il serait moins dangereux de la laisser en place que d’essayer de l’enlever, l’ancien président a gardé la balle avec lui pour le reste de sa vie.
Franklin D. Roosevelt, manqué de peu par un anarchiste
Tout juste élu président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt est visé par Giuseppe Zangara, un anarchiste italien, le 15 février 1933. Alors qu’il fait un discours, à Bayfront Park dans la ville de Miami, en Floride, ce dernier tente de l’abattre depuis la foule.
Giuseppe Zangara rate sa cible, mais il parvient encore à tirer cinq coups de feu avant d’être maîtrisé. Il a manqué le président élu, mais il a touché cinq autres personnes, dont le maire de Chicago Anton Cermak, qui mourra de ses blessures trois semaines plus tard. L’anarchiste italien est exécuté par électrocution en mars de la même année.
Le quatrième assassinat : le traumatisme de la mort de John Fitzgerald Kennedy
L’assassinat le plus emblématique d’un président américain reste celui de John Fitzgerald Kennedy, tué en pleine jeunesse, à 46 ans, à Dallas, le 22 novembre 1963. Ce jour là, vers 12 H 30, tandis que la limousine présidentielle fend la foule massée le long des rues de cette ville du Texas, des coups de feu retentissent, John Fitzgerald Kennedy s’effondre, sa femme Jackie à ses côtés. Le 35ème président américain est déclaré mort à 13 H 00 depuis l’hôpital.
La commission sur l’assassinat de JFK a conclu en 1964 que Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine qui avait vécu en Union Soviétique, avait agi seul. Elle rejette l’hypothèse d’un complot, mais cette idée perdure encore aujourd’hui. Le frère du président JFK, Robert Francis, candidat à l’élection présidentielle, est lui aussi assassiné pendant sa campagne, à l’âge de 42 ans, à l’Ambassador Hotel de Los Angeles, le 6 juin 1968.
Gerald Ford échappe à deux tentatives d’assassinat en quinze jours
Le président Gerald Ford est visé par une première tentative d’assassinat, le 5 septembre 1975 alors qu’il se trouve à Sacramento, en Californie. Lynette Fromme, une adepte de Charles Manson, le chef d’une communauté hippie à la tête d’un groupe condamné pour l’assassinat, en 1969, de l’actrice Sharon Tate et de six autres personnes, décide de s’en prendre au 38e président des États-Unis pour faire entendre les personnes souhaitant mettre un terme à la pollution de l’environnement. Se tenant près de lui, la jeune femme rencontre un problème avec son arme et ne parvient pas à tirer. Condamnée, elle passera 34 ans en prison pour cette tentative.
Le 22 septembre, Gerald Ford est victime d’une nouvelle tentative d’assassinat, à San Francisco, toujours dans l’État de Californie, par Sara Jane Moore. Cette femme tire elle aussi deux coups de feu dans sa direction sans succès. Elle souhaitait susciter une violente révolution pour apporter un changement à l’Amérique. Elle purgea une peine de 32 ans de prison.
Ronald Reagan, atteint par une balle
Seulement 69 jours après le début de sa présidence, Ronald Reagan, le 40e président des Etats-Unis est visé par une tentative d’assassinat, le 30 mars 1981. À l’issue d’une allocution à l’hôtel Hilton de Washington, John Hinckley, un Américain fasciné par les armes à feux, s’extrait de la foule, tire six balles et touche quatre personnes : le porte-parole de la Maison-Blanche James Brady, le policier Thomas Delahanty, le garde du corps Tim McCarthy et le président.
Atteint au flanc gauche, le président Reagan subit une perforation du poumon et des hémorragies internes mais il récupère rapidement. L’enquête policière révèle que le tireur, issu d’une famille aisée, est atteint de troubles mentaux : solitaire, il est obsédé par l’héroïne du film Taxi Driver, l’actrice Jodie Foster, qu’il souhaite séduire au moyen d’un acte qu’il veut historique. Immédiatement interné dans un établissement psychiatrique, Hinckley y reste jusqu’en 2015.