Drôle de motif d’arrestation. Jeudi, la police des Maldives a indiqué avoir arrêté la secrétaire d’État à l’Environnement, accusée, selon les médias locaux, d’avoir eu recours à de la « magie noire » contre le président Mohamed Muizzu.

Fathimath Shamnaz Ali Saleem, secrétaire d’État à l’Environnement, au Changement climatique et à l’Energie de l’archipel de l’océan Indien, a été arrêtée dimanche avec deux autres personnes dans la capitale Malé, comme indiqué par la police. Cette dernière n’a pas voulu confirmer ou infirmer les informations relayées par les médias, affirmant que le motif d’arrestation concerne l’usage de la « magie noire » contre le président.

La secrétaire d’État à l’Environnement a été placée en détention provisoire pour une semaine pendant que l’enquête est en cours, ont ajouté les responsables de la police, sans divulguer plus de détails. « Mme Shamnaz aurait été arrêtée pour avoir pratiqué la magie noire sur le président Mohamed Muizzu », a indiqué le Sun, un média local.

La sorcellerie passible de six mois d’emprisonnement

D’un point de vue environnemental, les Maldives font partis des pays en première ligne face à la crise climatique. La montée du niveau de la mer pourrait rendre le pays pratiquement inhabitable d’ici la fin du siècle, selon les experts environnementaux de l’ONU. Aux Maldives, deux systèmes juridiques distincts coexistent. Si d’un côté, la sorcellerie n’est pas répréhensible par le Code pénal, de l’autre, selon la Charia (loi islamique), elle est passible d’une peine allant jusqu’à six mois d’emprisonnement.

Ce n’est pas la première fois qu’une suspicion de sorcellerie prend de telles proportions dans le pays. En avril 2023, une femme de 62 ans a été poignardée à mort par trois de ses voisins sur l’île de Manadhoo après avoir été accusée d’avoir organisé des cérémonies de magie noire comme rapporté par une longue enquête de police, indiquée par l’AFP.

Quelques années auparavant, en 2012, un coq ensorcelé avait frappé. En effet, la police avait réprimé un rassemblement politique de l’opposition après avoir accusé les organisateurs d’avoir jeté un coq « ensorcelé ». Ce coq aurait été utilisé pour lancer un sort sur les officiers qui faisaient une perquisition dans leurs bureaux, comme le décrit le média québécois La Presse.

Dans l’archipel, la magie noire est souvent utilisée pour jeter des sorts aux opposants. En organisant des cérémonies traditionnelles, les habitants sont persuadés que cela leur permettra d’obtenir des faveurs ou de se venger.

Source- Le Parisien